Maladies

Renseignez-vous davantage au sujet d'une maladie

Le rouget (érysipèle)

Le Rouget (érysipèle porcin) est une maladie infectieuse contagieuse causée par le Erysipelothrix rhusiopathiae, une bactérie miniscule en forme de bâtonnet. Bien que ce n’est pas une maladie nouvelle chez le porc, le Rouget est une préoccupation de plus en plus grandissante chez les producteurs porcins. Au Canada, la maladie a été diagnostiquée pour la première fois en Saskatchewan en 1933.

Signes cliniques +

Le Rouget se présente sous trois formes principales mais les plus importantes sont les formes : aiguë et chronique. La phase aiguë, est caractérisée par des morts subites et imprévisibles dans le troupeau, ainsi que des épisodes de fièvre, des articulations douleureuses  et des lésions cutanées rougeâtres en forme de losange siègeant sur tout le corps de l’animal. Ces lésions cutanées sont facilement reconnaissable et peuvent prendre une coloration pourpre sur la tête et les oreilles. Les porcs atteints de Rouget ont une forte fièvre et ne mangent pas; ils poussent des cris si on les touche. L'animal peut mourir d'une infection aiguë; dans les cas chroniques, l'animal survit, mais il souffre d'une tuméfaction des articulations et de boiterie.1

Au Canada, le Rouget se manifeste le plus communément sous sa forme arthritique. Il entraîne de fortes pertes économiques  à cause des déformations qu'il provoque et du pourcentage élevé de condamnations des carcasses abattues.3    

Transmission +

La bactérie du Rouget est extrêmement résistante; elle peut survivre et se multiplier dans les sols riches en humus, dans des conditions favorables  d'humidité et de température. Elle résiste à la putréfaction et à la décomposition.  La contamination du sol joue donc un rôle important dans la propagation de la maladie. Les fèces et l'urine des animaux malades contaminent le sol,  les aliments et l'eau d'abreuvement. Les porcs qui hébergent les bactéries dans  leurs amygdales et leurs glandes  lymphoïdes intestinales, et qui sont asymptômatiques, constituent d'autres sources de contamination du sol et des aliments. La maladie se propage chez les porcs sains,  principalement par l'ingestion d'aliments et d'eau contaminés. Cependant,  les bactéries peuvent s'introduire par de petites blessures, ou des éraflures, au  contact du sol contaminé. Les insectes suceurs de sang peuvent aussi transmettre l'infection. 1,2

Diagnostic +

Le diagnostic du Rouget est basé sur les signes cliniques, les lésions cutanées, l’isolement de l’agent pathogène confirmé en laboratoire et la réponse aux antibiotiques. La forme aiguë de la maladie est difficile à diagnostiquer puisque les porcs présentent seulement de la fièvre, un manque d’appétit et de la léthargie. Lorsque l’épidémie implique plusieurs porcs, la présence de lésions cutanées permet  de supporter le diagnostic clinique. Cependant, ces lésions peuvent être causées par d’autres agents infectieux. Dans la forme chronique, l’arthrite et l’endocardite valvulaire (lors de la nécropsie) permet d’établir le diagnostic présomptif de la maladie.1

Soins +

La bactérie est très sensible à la pénicilline. Le porc atteint doit être traité sans délai. En général, une amélioration marquée des symptômes cliniques se fera en 24-36 heures. Dans tous les cas, une tournée de santé des porcs durant l’épisode infectieuse doit être effectuée deux fois par jour. Pour les cas en pouponnière et en engraissement, un traitement dans l’eau avec la pénicilline serait justifié si un nombre élevé d’animaux sont affectés. Par contre, on note souvent l’apparition de nouveaux cas quelques jours après la fin du traitement, ce qui fait qu’une vaccination stratégique dans l’eau d’abreuvement est à considérer.4

Consulter votre médecin vétérinaire avant d’administrer des antibiotiques et vaccins aux animaux.

Votre médecin vétérinaire est la meilleure source à consulter pour obtenir des recommandations vraiment adaptées à votre ferme.

Prévention +

En raison de la dissémination de l’infection dans les élevages, la prévention passe actuellement par la vaccination contre l’Erysipelothrix rhusiopathiae. Le vaccin ne prévient pas la maladie chez les porcs déjà infectés. En plus de la vaccination, l’hygiène et des mesures sanitaires peuvent prévenir la maladie.    

RÉFÉRENCES

  1. Maladie des porcs au Canada, Ministère de l’Agriculture du Canada, Ottawa, Ontario
  2. Le Manuel vétérinaire Merck, Troisième Édition, Rouget, p504-506
  3. Diseases of Swine, 8th Edition, Chapter 31, p.419-430
  4. Agri-Nouvelles, Le Rouget, Dec.2008, p.14-15