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Maladie de Glässer
La maladie de Glässer est causée par une bactérie Gram-négative de petite taille, de la famille des Pasteurellaceae, le Haemophilis parasuis. C’est un agent colonisateur de la flore nasale, particulièrement fragile puisqu’elle ne survit que quelques heures à température ambiante.1 Puisque la bactérie est habituellement présente dans les cavités nasales, son passage du groin dans le sang demande une période de fragilisation et de stress de l’animal. Elle provoque une maladie systémique grave caractérisée par une atteinte multiples des séreuses, de l’arthrose et une méningite fibrineuse. La maladie de Glässer est actuellement reconnue comme une maladie dont l'impact économique se fait de plus en plus ressentir dans le monde entier.
Signes cliniques
Dans les élevages ou chez les porcs qui n'ont jamais été en contact avec la bactérie, la maladie de Glässer apparaît rapidement, quelques jours après l'exposition à Haemophilus parasuis. Les signes cliniques incluent une forte hyperthermie, une apathie et anorexie. En fonction de la localisation des lésions inflammatoires, d'autres signes cliniques peuvent également être présents, parmi lesquels on retrouve une respiration abdominale, dyspnée, toux sévère, douleurs thoraciques et abdominales, gonflement des articulations (surtout au niveau du carpe et du tarse), boiterie, tremblements, manque de coordination, décubitus latéral et cyanose. Le taux de mortalité peut atteindre 10%. Les infections chroniques peuvent entraîner une baisse des performances avec des porcs à non-valeur économique, amaigris, présentant toux, dyspnée, perte de poids, boiterie et des poils rêches. Les lésions macroscopiques primaires constatées à la nécropsie prennent la forme d'un exsudat sérofibrineux (stade précoce) à fibrinopurulent (stade ultime) au niveau d'une ou plusieurs surfaces séreuses (notamment le péritoine, le péricarde et la plèvre) et articulaires ainsi que dans les méninges.
Outre le fait d'être responsable d'une maladie systémique, Haemophilus parasuis contribue également à l'apparition la maladie respiratoire porcine.2
Diagnostic
Le diagnostic de maladie associée à Haemophilus parasuis repose habituellement sur les antécédents de l'élevage, les signes cliniques, les conclusions anatomopathologiques obtenues à la nécropsie et l'isolement de la bactérie, mais l'existence de souches non virulentes et la colonisation précoce des voies respiratoires supérieures des porcs sains viennent souvent compliquer le diagnostic. Alors qu'il n'est pas facile d'isoler la bactérie responsable, cette méthode reste la méthode de diagnostic la plus fiable. Cependant, l'isolement de Haemophilus parasuis peut être très problématique pour les laboratoires d'analyses : en effet, la bactérie est facilement masquée par d'autres bactéries à croissance plus rapide, et Haemophilus devient rapidement non viable dans les échantillons mêmes. Le fait que les animaux aient reçu des antibiotiques peut également altérer le diagnostic. L'analyse rétrospective des échantillons envoyés aux laboratoires de diagnostic indique que la véritable incidence de la maladie pourrait être dix fois plus élevée que l'incidence rapportée, en partie à cause de l'impossibilité de confirmer la présence de Haemophilus parasuis dans les échantillons fournis. Le diagnostic des infections à H. parasuis reste par conséquent un véritable défi pour de nombreux médecins vétérinaires, mais le taux de réussite peut être considérablement amélioré grâce à une procédure rigoureuse d'échantillonnage.3
Soins
L'élimination de Haemophilus parasuis d'un élevage peut ne pas être souhaitable, car l'introduction de nouveaux animaux reproducteurs ou le mélange de porcs naïfs, jamais exposés à la bactérie avec des porcs porteurs de Haemophilus parasuis peut déclencher une maladie sévère à l'échelle de l'élevage, responsable de pertes économiques considérables. L'antibiothérapie permet de juguler les infections à H. parasuis. Des 'antibiotiques doivent être administrées par voie parentérale dès les premiers signes cliniques et il convient de traiter tous les porcs du groupe touché, pas uniquement ceux présentant des signes cliniques. La plupart des souches de H. parasuis sont sensibles à la plupart des antibiotiques. Cependant, dans le cadre de l'usage raisonné des antibiotiques dans le traitement de la maladie de Glässer, il convient de surveiller systématiquement, avant traitement, les schémas de sensibilité des isolats cliniques de Haemophilus parasuis.
Consulter votre médecin vétérinaire avant d’administrer des antibiotiques et vaccins aux animaux. Votre médecin vétérinaire est la meilleure source à consulter pour obtenir des recommandations vraiment adaptées à la ferme.1
Prévention
La vaccination peut permettre de contrôler l'infection à Haemophilus parasuis, à condition que les programmes de vaccination répondent correctement aux deux problèmes essentiels que sont la diversité des sérotypes et le moment de la vaccination. En outre, les mesures de contrôle des infections à H. parasuis doivent également concerner les périodes d'isolement et d'acclimatation des cochettes nouvellement introduites dans l'élevage, ainsi que les autres pratiques d'élevage afin de réduire ou d'éliminer les autres agents pathogènes, resserrer les âges au sevrage et les flux d'animaux (conduite en bande stricte), éliminer le mélange des porcs à toutes les étapes de production, etc.5
RÉFÉRENCES
- Maladies d’élevage des porcs, 2ième Édition, Guy Pierre Martineau
- Møller, K., Andersen, L.V., Christen, G. & Filian, M. (1993). Optimization of the detection of NAD dependent Pasteurellaceae from the respiratory tract of slaughterhouse pigs. Veterinary Microbiology 36, 261-271.
- Oliveira, S. & Pijoan, C. (2004). Haemophilus parasuis : new trends on diagnosis, epidemiology and control. Veterinary Microbiology 99, 1-12.
- Oliveira, S. (2004). Improving rates of success in isolating Haemophilus parasuis from clinical samples. Journal of Swine Health and Production 12, 308-309.
- Rapp-Gabrielson, V., Kocus, G., Clark, J. & Stephen, K. (1997). Haemophilus parasuis : immunity in swine after vaccination. Veterinary Medicine 92, 83-90.